L'histoire de la noix de muscade
Le muscadier est un arbre tropical, de la famille des Myristicaceae.
Cet arbre odorant, au feuillage persistant et alterne, peut atteindre
15 mètres de hauteur.
Comme le giroflier, sa culture nécessite une
température de 22 °C en moyenne, un sol humide, poreux, à proximité de
la mer mais protégé des rayons directs du soleil. La 1ère récolte n’est
possible qu’après 6 à 8 ans de croissance et les meilleurs rendements
sont obtenus entre 15 et 60 ans (8 à 10 kg/an).
Le fruit du muscadier est une baie ovoïde de couleur jaune,
d’environ 6 cm de long et 4 cm de large, qui ressemble à un abricot.
Le
fruit renferme une graine unique, brune, d’environ 3 cm.
La graine est
entourée d'une coque, elle-même recouverte d’un arille charnu et
dentelé, de couleur pourpre, qui prend le nom de macis après avoir été
séché.
Le macis est également dénommé "fleur de muscade".
La noix de
muscade est le noyau du fruit, ou plus précisément elle correspond à
l’amande de sa graine, séchée à l’ombre et parfois encore blanchie à la
chaux pour la protéger.
La noix de muscade était utilisée en des temps très anciens (avant
J.C.) dans l’archipel des îles Moluques (Indonésie), en Inde et en
Chine.
Importée par les arabes à Alexandrie au VIème siècle, elle
pénètre l’Europe au IXème siècle.
Comme pour les clous de girofle, les
Portugais, débarqués aux îles Moluques au XVIème siècle, tentent d’en
organiser seuls le commerce, puis les hollandais prennent le relais au
siècle suivant. Au XVIIIème siècle, les français arrivent à introduire
les muscadiers sur l’île Maurice et l’île de la Réunion, puis en Guyane
et aux Antilles.
L’occupation anglaise aux îles Moluques transporte la
culture de muscadiers en Malaisie puis à Singapour. Les muscadiers ne
sont cultivés à la Grenade que depuis le milieu du XIXème siècle.
On trouve différentes formes commerciales de muscade :
noix séchée
entière ou déjà broyée, beurre de muscade, macis séché sous forme de
fragments ou déjà broyé, huile essentielle de muscade ou du macis.
La saveur de la noix de muscade est épicée, chaude et légèrement
amère, au contraire du macis, plus délicat. Les deux doivent être dosés
avec parcimonie et ajoutés aux plats en fin de cuisson.
La noix de muscade doit être râpée, avec une râpe ou un moulin spécial, avant utilisation.
Le macis doit également s’utiliser en
poudre, mais se fragmente plus facilement et est le plus souvent
commercialisé déjà broyé car il se conserve assez bien sous cette
forme, contrairement à la noix de muscade en poudre qui s’évente
rapidement et qu’il est donc préférable d’acheter entière.
Il vaut
mieux les conserver au frais, dans des récipients hermétiques à l’abri
de la lumière.
Les utilisations culinaires des deux parties de la muscade sont très
proches, mais le macis est très peu utilisé dans la cuisine européenne.
On les utilise pour relever des plats tels que les sauces blanches (béchamel), purée et gratin de pommes de terre, les soufflés mais également de nombreux légumes, en particulier les différentes variétés de choux.
On s’en sert également pour aromatiser des viandes comme le veau ou l’agneau, des poissons, mais également les œufs, les pâtes et les soupes.
La noix de muscade aromatise le vin chaud ou le punch.
Plus doux, le macis est davantage utilisé pour relever des plats sucrés tels que des tartes aux fruits, cakes ou compotes.
La noix de muscade s’associe avec le clou de girofle, la cardamome ou le poivre. Elle fait partie de la composition de plusieurs mélanges d’épices dont le curry et le ras el hanout.
En raison de certains de ses composants, dont en particulier la
myristicine, la noix de muscade peut être très toxique et dangereuse
pour la santé (déshydratation, délires) si elle est consommée à forte
dose (une noix entière ou plus).
Traditionnellement on la prescrivait pour combattre le choléra, les vomissements, l'entérite et les menaces d'avortement (sic), mais plusieurs cas d'intoxication ont été décrits par ingestion de quantités pourtant faibles de noix (5 à 15g).
La médecine Chinoise l'utilise également comme stomachique et antidiarrhéique.
La médecine ayurvédique emploie le macis (membrane qui entoure l'amande) pour ses propriétés digestives, carminatives et expectorantes.
On attribue traditionnellement des vertus aphrodisiaques à la noix.